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Actualités 25/09/2012

Des ateliers de soin et de maquillage pour regarder la vie de plus belle


[hopital.fr] Perte des cheveux ou des sourcils, déshydratation sévère, cernes… les traitements contre le cancer laissent des traces sur les visages - et le moral. Pour y remédier, l’association La Vie, de plus belle… organise, dans des hôpitaux et des centres de soins, des ateliers gratuits de soin et de maquillage.

Hôpital Cochin (Paris), 17 septembre 2012. En cet après-midi ensoleillé, une petite salle de l’hôpital se transforme en véritable atelier de soin et de maquillage avec des miroirs, des trousses de beauté et de petits bouquets d’orchidées. Accueillie par une coordinatrice bénévole, une dizaine de patientes suit, pendant deux heures, les conseils d’une  esthéticienne, bénévole elle aussi.

« Ici, on ne parle pas de maladie, seulement de strass et paillettes » lance à la petite assemblée Marie-Annick qui finit de préparer le café. Quand une des participantes commence à interpeller les autres sur leur pathologie et leurs traitements, la coordinatrice la recadre gentiment puis présente l’association. La Vie, de plus belle…, qui existe en France depuis dix ans, fait partie d’un programme international, « Look good… Feel better », né aux Etats-Unis en 1989. Son objectif : permettre aux femmes atteintes d’un cancer de retrouver le goût de prendre soin d’elles en dépit de leur souffrance. Pour cela, elle travaille avec de grandes marques de cosmétique qui offrent des produits de beauté.

Dépasser l’appréhension 

On sent une petite tension, presque imperceptible mais présente tout de même, de la part des patientes qui se regardent du coin de l’œil ou fouillent dans leur trousse de maquillage. Babette, l’esthéticienne, embraye alors sur les conseils de soin, démonstration à l’appui. Après la séance, Marie-Annick, la coordinatrice bénévole nous confiera : « C’est toujours délicat au début car les patientes sont en grande souffrance. Certaines n’ont plus de cheveux, d’autres viennent en fauteuil roulant, d’autres encore avec leur perfusion. Les participantes ne se connaissent pas et n’ont parfois pas envie de venir se confronter à leur image. Souvent, ce sont les équipes soignantes qui les incitent à venir. Du coup, malgré notre expérience des ateliers, on a toujours un peu le trac ».

Au fur et à mesure, des bribes de conversation sont néanmoins échangées et des sourires esquissés. Vient alors le moment de la mise en beauté.

« Ah ! je ris de me voir si belle en ce miroir »

Fond de teint, poudre, blush, eyeliner, mascara, tous les produits de beauté traditionnels qui redonnent bonne mine sont utilisés. Les femmes commencent à voir leur visage se transformer, s’égayer ; les sourcils sont redessinés, les cernes gommés. L’humour revient alors par petites touches tandis que des regards légèrement complices s’échangent parfois entre des participantes. « Moi qui m’étais acheté de faux cils et une perruque que je ne mets pas ! », s’écrie ainsi Maria*.

Alors que l’atmosphère est bien détendue, les deux heures de l’atelier sont (déjà) écoulées. Les femmes qui ont retrouvé de belles couleurs  - et parfois l’envie de se faire belles -  remettent avec plaisir les produits dans la trousse qu’elles vont pouvoir emporter. Un livre d’or passe parmi elles. Certaines s’échangent des bons plans, d’autres notent leur numéro de téléphone. Une manière de rompre avec la solitude de la maladie et des traitements.

Pendant que Danielle quitte la pièce en me glissant « Je suis bien contente malgré ma souffrance », les bénévoles rangent et débriefent avec le sourire, trouvant l’ambiance du jour particulièrement conviviale et paisible. « Nous allons maintenant pouvoir remonter des informations au cadre référent de l’hôpital et faire un retour à l’association, dirigée par Róisín Dockery. »

Complices, les deux bénévoles sont des anciennes de l’association. Si elles donnent beaucoup pendant deux heures, elles affirment recevoir beaucoup  aussi : « c’est gratifiant de voir des femmes retrouver le sourire et l’envie de se faire belles ».

*Les prénoms des patientes ont été modifiés.

Pour en savoir plus sur les ateliers ou pour devenir bénévole, consultez le site Internet de La Vie, de plus belle  

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