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Actualités 20/07/2015

Cancer du rein : Angers invente une nouvelle chirurgie pour réduire les risques, 1ère mondiale

Cancer du rein
[Reseau-chu.org] - Les équipes du CHU d’Angers ont réalisé la 1ère néphrectomie (ablation) partielle du rein avec occlusion hypersélective des vaisseaux irriguant la tumeur par voie endovasculaire. Cette avancée angevine porte à 103 le nombre de premières mondiales signées par les CHU de France ! L’intervention d’une durée d’environ une heure et demie au lieu des trois à quatre heures nécessaires habituellement, s’est déroulée dans la nouvelle salle hybride de l’établissement. Le patient qui a bénéficié de cette technique novatrice, a pu sortir 2 jours après l’intervention sans aucune complication hémorragique, sa santé est tout à fait satisfaisante. Cette technique a permis de réduire les pertes sanguines, les douleurs post-opératoires et la durée d’hospitalisation. Explications…

La chirurgie rénale : une opération délicate

Retirer une tumeur sur un rein est une pratique courante mais toujours délicate à cause de l’afflux important de sang dans cet organe. Réalisée sous cœlioscopie, l’intervention consiste à introduire des « pinces » à travers de petites incisions cutanées, sans ouvrir la paroi abdominale afin de prélever une partie du rein (néphrectomie partielle). Pour limiter l’afflux de sang pendant cette incision, le chirurgien clampe l’artère reliée au rein en pinçant le principal vaisseau sanguin qui alimente l’organe. Cette interruption momentanée peut faire souffrir le rein ; prolongée, elle peut provoquer des anomalies parfois définitives de la fonction rénale. Une fois la tumeur retirée, le chirurgien suture les petits vaisseaux qui irriguaient jusqu’alors les tissus. Cette étape complexe nécessite fréquemment de faire basculer la coelioscopie vers une chirurgie à ciel ouvert, avec une incision dans l’abdomen. Pour résoudre cette problématique récurrente, les Dr Pierre Bigot, de l’équipe du Professeur Abdel-Rahmene Azzouzi (chirurgie urologique) et Dr Antoine Bouvier de l’équipe du Professeur Christophe Aubé (radiologie interventionnelle) du CHU d’Angers ont mutualisé leurs expertises et imaginé une solution thérapeutique inédite à l’échelle mondiale.

Dévasculariser une partie du rein avant l’ablation de la tumeur

Cette technique s’effectue en deux temps au cours d’une seule et même intervention de néphrectomie rénale. Juste avant l’ablation de la tumeur, le radiologue interventionnel cathétérise l’artère rénale puis embolise, de l’intérieur, les vaisseaux sanguins alimentant la tumeur, tout en respectant les autres vaisseaux. Ainsi, seule la partie du rein à extraire sera dévascularisée. Le chirurgien ne touche pas à l’artère rénale. Le reste du rein continue d’être vascularisé, l’organe est préservé de façon optimale et le risque hémorragique est maîtrisé.

Ce n’est qu’après cette occlusion sélective des vaisseaux irriguant la tumeur que son ablation est effectuée.

Cette technique a été rendue possible grâce à la salle hybride du CHU d’Angers et à sa très haute qualité d’imagerie. Pour ces gestes un travail de fusions des images scanner est réalisé en amont, afin de repérer les vaisseaux à emprunter. Des images radiologiques 3D permettent au radiologue interventionnel d’effectuer une cartographie artérielle du rein et un repérage optimal de la tumeur.

« Ce que nous demandent les patients c’est de régler ce cancer du rein avec le moins ou pas d’effets secondaires, c’est l’objectif ! Et on ne peut le réaliser qu’avec toutes les expertises possibles » précise le Professeur Abdel-Rahmene Azzouzi (chirurgie urologique).

Cancer du rein : chiffres clés 

– 12 000 tumeurs rénales découvertes par an en France ; un chiffre qui augmente de 3% par an.

– 40 à 50 % des chirurgies rénales sont des ablations partielles du rein (néphrectomie partielle). Dans les autres cas, le rein doit

être complètement retiré.

– 1/5 de la quantité de sang circulant dans le corps passe par les reins à chaque battement de cœur.

– 400 ml de sang sont perdus, en moyenne, lors d’une néphrectomie partielle traditionnelle.

Article initialement publié le 17 juillet sur reseau-chu.org

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