Depuis quelques années, la région Nord-Pas-de-Calais fait face à des chiffres alarmants en matière de tentatives de suicide. Selon le CHU, 20 000 tentatives de suicide et environ 800 décès par suicide (1ère cause de mortalité chez les 15-25 ans*) ont été recensés dans cette région en 2011… Ce qui fait du Nord-Pas-de-Calais l'une des premières régions métropolitaines en terme d’hospitalisation pour tentatives de suicide.**

Ce dispositif baptisé VigilanS s’intéresse aux patients qui ont déjà fait une tentative de suicide :« sur 10 premières tentatives, les statistiques démontrent que 6 ne récidiveront jamais «, en revanche, » pour les quatre autres, les professionnels de santé concernés par la prise en soins de ces patients sont convaincus qu’un accompagnement spécifique peut prévenir d’une récidive », explique Guillaume Vaiva, professeur de psychiatrie et coordinateur de Vigilans.  

Aujourd’hui, le suivi post-hospitalisation se limite, au grand damn des médecins, à "un courrier adressé au médecin traitant et/ou au psychiatre [du patient]", et à "un rendez-vous programmé dans un Centre Médico Psychologique", déplorent les coordinateurs du programmeVigilanS. C’est à cette problématique de qualité du suivi proposé que le dispositif VigilanS répond :« justement pour rester « en veille » auprès de ces personnes fragilisées, pour leur montrer, par un accompagnement personnalisé, qu’ils ne sont pas seuls pour traverser cette période sensible ». 

Un dispositif innovant  

Dans les faits, en quoi consiste le programme VigilanS ? A la sortie de l’hôpital, le patient reçoit une « carte ressources prévention » avec le numéro de téléphone VigilanS qu’il peut appeler gratuitement en cas de besoin. Il est ensuite recontacté par téléphone ou SMS, qu’il s’agit de récidive ou non. Un compte-rendu est aussi adressé à son médecin généraliste et à son psychiatre s’il en a un. A 6 mois,un nouveau contact est pris et, si tout va bien, le patient sort du système de veille. « Je pense que c’est très important pour le patient de savoir qu’on se soucie de lui, avec Vigilans, on lui dit : vous n’êtes pas seul. », ajoute Guillaume Vaiva.  Lancée en janvier, l'évaluation du dispositif doit durer deux ans.

* dans la région du Nord-Pas-de-Calais

**source : étude de la Fédération régionale de recherche en santé mentale du Nord-Pas-de-Calais 

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